2016…ah non, c’est 2017 qu’il faut écrire maintenant!
En me trompant presque sur la date de ma copie d’examen, je me revois faire la même erreur chaque année.
Mais 2016 a été une année particulière pour moi, car c’est l’année ou j’ai commencé à me mettre au zéro déchet! Je dis commencer, car c’est un procédé qu’on mature et qui s’affine dans le temps (un procédé du terroir quoi :p ). On n’y arrive pas tout de suite au presque zéro déchet! Ne vous découragez pas en lisant la dernière phrase (et ne partez pas en courant non plus), on n’est pas obligé de faire tout ni tout de suite.
- Si vous avez vous aussi entamé le processus « stop à la surconsommation de produits superflus » vous verrez de quoi je parle.
- Si vous commencez, souvenez-vous que Rome ne s’est pas construite en un jour. Une fois qu’on y est on n’y fait même plus attention, c’est un automatisme. Surtout, lancez-vous par étapes (même si vous faite de tous petits pas, vous y arriverez à Rome!) sinon vous risquez de vous sentir noyé(e) ou de vous découragez si vous changez toutes vos habitudes d’un seul coup.
Avant de faire le point sur les hauts et les bas de mon expérience « Zéro déchet » de 2016, je voulais vous faire une petite liste des ressources non matérielles dont j’ai eu besoin :
-du temps: principalement pour se débarrasser de ce que l’on a en trop (notre vie passée de consumériste affirmé(e))! Une fois que c’est fait, l’organisation de la vie en mode ZD (zéro déchet) ne prend pas beaucoup plus de temps, surtout si vous y allez doucement. Et puis, moins sortir les poubelles, ça fait gagner du temps aussi!
-du courage aussi pour se dire: « je vais agir, je vais refuser ce sac; ou bien ce journal qu’on me met dans les mains dès que je sors du métro ». Et oui, il faut du courage pour tout dans la vie…pour les grandes actions comme les plus petites. Il est vrai qu’on peut vite passer pour des illuminés ou des bobo-bio-écolos en présence d’une personne n’ayant jamais entendu parler du zéro déchet! Ce n’est pas si facile que ça d’oser refuser dans un monde où il parait normal d’accepter le moindre bibelot sous prétexte que c’est gratuit! Ayons le courage de nos convictions: plus on sera de personnes à refuser, plus ça paraîtra anodin! Et plus vous le faites, plus ce sera facile.
Petite astuce pour les prospectus et journaux mis dans vos mains à l’entrée ou la sortie du métro: >dire non merci au moment ou la personne nous regarde. Si on s’attarde c’est plus difficile de refuser. >contourner : un peu facile, mais très aisé dans les métros bondés. Il suffit de passer derrière le stand à la sortie ou de monter/ descendre les marches au milieu, entre la foule de gens qui montent et celle de ceux qui descendent. >mettre ses mains dans ses poches: ça dissuade de vous donner des trucs car vous n’avez pas les mains prêtes à recevoir la marchandise. Je vous ai servie de cobaye et je les ai toutes testées. Vous pouvez même les combiner entre elles si vous avez affaire à des distributeurs de tracts particulièrement obstinés :p
-de l’amour: pour la planète, mais aussi pour vos proches. Consommer moins, polluer moins, c’est contribuer à un meilleur avenir (et surtout un bon exemple) pour les générations à venir . Que vous pensiez à vos parents, vos enfants, vos amis…on a tous quelqu’un pour qui on veut améliorer les choses et les rendre moins moches (même ramasser un détritus par terre pour le jeter…c’est simple mais ça fait le job).
-des principes: pas la peine de se lancer dans de grands discours écolo, ou penser « qu’on sauve le monde ». J’ai fini par tout simplement suivre mon instinct et me dire que je ne voulais juste pas de superflus (choses inutiles et qui ne m’apportent aucun bonheur d’après le documentaire « Minimalism: a documentary about the important things »). Exemple: est-ce qu’acheter des pâtes m’intéresse? Oui. Est-ce qu’acheter l’emballage qui les contient et dont je n’ai aucune utilité à part en payer le marketing, si je peux faire autrement m’intéresse? Absolument pas. Point barre, pas besoin de se prendre la tête.
Maintenant, un petit point sur le tri: étape ô combien importante du zéro déchet.
Pour ceux et celles découvrant le mouvement, le zéro déchet peut se résumer en 5 règles selon Béa Johnson, lanceuse du mouvement:
Refuser, réduire, réutiliser, recycler, composter.
Réduire signifie se débarrasser de ce qu’on ne peut pas refuser. Et réduire les objets dont on a à s’occuper, c’est-à-dire ceux dont on n’a pas besoin.
Est-ce que vous-vous êtes déjà posé ces questions: « qu’est ce que je vais bien pouvoir me mettre? » ou « qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire à manger? » ou encore « mais pourquoi j’ai acheté ça? A quoi ça sert? » ?
Si oui, c’est que vous êtes touché par le syndrome de l’hyperconsommation.
En effet pas besoin d’avoir un dressing immense ou de se reconnaître dans les vidéos de fashionistas hystériques à l’ouverture des soldes le jour du black friday (vidéo ici, couper le son est préférable^^) pour en être atteint!
Un placard plein? Mais rien qui vous fasse envie? Rassurez-vous, on est tous passé par là!
Pendant ma phase de tri, j’ai utilisé plusieurs techniques pour faire le vide:
-La première étape de chacune d’elle est inévitablement de tout sortir. Le reste dépend de la technique. Vous pouvez faire par pièce, par placard, par famille de produit (tous les t-shirt, les vernis, les robes etc). C’est vraiment une fois tout notre bazar rassemblé qu’on se rend compte de la quantité et surtout de la nécessité de le réduire. Moi qui pensais n’avoir pas tant de vêtements que ça…j’ai eu comme un choc quand je les ai étalés sur mon lit! D’ailleurs j’ai dû faire par catégorie car il y en avait trop^^
-si le souvenir de l’objet a disparu de votre esprit et qu’il ne vous sert à rien (ou qu’il est périmé si c’est un aliment)..débarrassez-vous-en immédiatement, sans état-d’âme! Ils prennent de la place pour rien et vous empêchent de voir des choses que vous voudriez utiliser.
Plus vous attendez, même pour les objets inutiles (j’exclue les aliments périmés bien sur) plus vous hésiterez! Vous penserez sans aucun doute à toute sorte d’excuses pour gardez ces objets (on me l’ offert…je le garde pour telle occasion…). Demandez-vous plutôt « Quelle est la probabilité que je garde ces affaires dans mes placards 10 ans de plus? ». Si vous avez vu le film « confession d’une accro au shopping », vous vous souviendrez forcément de la scène où tous les vêtements qu’elle entassé dans le placard tombent sur son amie? Évitez de vouloir gardez des choses que vous n’utilisez pas régulièrement (voire même pas du tout), même si vous y êtes attaché(e)!
-Essayez! Ce vêtement ne vous va pas, ne vous correspond plus ou vous n’avez rien à assortir avec? Direction le conteneur à vêtements (présents un peu partout dans les villes). S’il y a près de chez vous (souvent dans les immeubles) des collectes de vêtements au profit d’associations, vous pouvez les donner. Mais attention! Si vous stockez les vêtements trop longtemps en attente de la prochaine collecte, vous risquez d’aller y reprendre des choses (expérience vécue), voire même de tout garder ^^. Décidez-vous à sortir avec des vêtements, chaussures, maquillage etc que vous hésitez à donner…c’est une très bonne solution pour savoir s’ils vous plaisent réellement. Et si vos chaussures vous font mal (vous vous rappellerez alors pourquoi elles traînaient dans vos placards) ne les gardez pas, vous savez bien que vous ne les mettrez jamais (et oui, même si vous les trouvez si jolies)!
Astuce n°1: avant d’acheter des chaussures, une amie modéliste m’avait conseillée de marcher avant d’aller fair les magasins: si elles ne sont pas confortables vous le remarquerez. Le pied gonfle un peu avec la chaleur et en s’échauffant quand on marche, donc des chaussures peuvent être très bien quand on les essaye mais immettables une fois qu’on marche (même un peu). Astuce n°2: si un vêtement vous plait, mais qu’un détail que vous n’aimez pas peut-être modifié, changez le! J’avais une robe bleue que je n’avais mise qu’une ou deux fois: j’aimais beaucoup la robe en soi, mais il y avait un ruban à nouer et je n’aimais pas (ça ne tombe jamais bien et ça m’énervait): je l’ai décousu et je met cette robe très souvent maintenant!
Pareil pour les aliments: vous avez des choses qui traînent mais que vous n’avez jamais eu le temps de regardez comment ça se cuisine? Cherchez sur internet une bonne fois pour toute…vous pourriez même faire une découverte culinaire intéressante! Essayer de ne pas reporter au lendemain, et mettez en avant dans vos placards (ou sur le plan de travail en évidence si vous en avez la place) ce que vous devez consommer en priorité.
-pour ce que vous hésitez à garder, mettez tout dans un sac et n’y touchez pas pendant 1 mois. Si vous n’êtes rien allé chercher dans le sac, débarrassez-vous en sans y jeter de nouveau un œil. J’ai fait ça pour des vêtements qui « m’allaient moyen » et que je n’étais pas sûre de vouloir jeter..comme le tri a pris du temps, une fois le sac plein, je ne savais même plus ce que j’y avais mis et je l’ai directement porté dans un conteneur à vêtements.
Maintenant, l’instant de vérité! Voyons ce qui a marché ou pas pour moi en 2016 sur le plan du zéro déchet à l’aide d’un petit tableau :p
Au final, le bilan est plutôt motivant! Des achats en vrac, du refus de tout-jetable…je suis sur la bonne voie.
Objectifs 2017:
-me mettre à la couture (sacs à vrac, à pain, mouchoirs…);
-essayer l’achat de vêtements d’occasion;
-mieux organiser mes courses;
-trouver un moyen de compostage! Un projet avait été proposé pour le budget participatif de mon arrondissement (Paris) mais il n’a pas fait l’unanimité. Le compostage en pied d’immeuble: je pourrais voir, mais je doute de trouver assez de foyers motivés quand on voit déjà le manque flagrant (et un peu désespérant je dois bien avouer^^) de tri sélectif…
-quantifier mes déchets: je pars pour 6 mois de stage en Bretagne en résidence étudiante, et pas de poubelle pour chaque personne dans la cuisine. Peut-être en notant tout ce que je met à la poubelle ? A réfléchir…
Heureusement, mes échecs sonnent plutôt comme des opportunités. Voyons le verre à moitié vide! Si vous vous interrogez sur cette expression bizarre, sachez que je préfère voir le verre à moitié vide pour voir ce que je peux améliorer :p
Bonne année à tous et n’hésitez pas à parler du zéro déchet autour de vous!
PS: Si vous demandez où été prise la photo de couverture, et bien c’est mon plus beau paysage photographié en 2016! C’est la vu depuis Bargème, le plus haut village du Var- décembre 2016.